Tribute to Madjiguène Cissé, distinguished Sans Papiers spokeswoman who passed away recently.

Women of Colour GWS and Payday Men’s network wrote this tribute for an event organised by some Sans-Papiers collectives from the Paris region, students in struggle in Paris and the Marche des Solidarities, held 27 June 2023 in Paris.(French translation below).

We send our deepest condolences to Madjiguène Cissé’s family and friends and all the people – with and without papers – who have had the honour of knowing her. We first met Madjiguène in 1996 just after the Sans-Papiers’ eviction from the church of Saint-Bernard in Paris, where 300 Sans-Papiers had been organising occupations, hunger strikes and mobilising support in other ways for the right to stay. They were the first to demand papers for all, inspiring immigrant collectives, and the wider movement. Their movement spread throughout France and beyond.
 
Madjiguène was often on her mobile phone (this was new then) dealing with hundreds of urgent things, but she always found the time for lively conversations with visitors about the situation on the ground and what support was needed.

The autonomy of the Sans-Papiers – from NGOs, unions, the left, and individual supporters – was central to their struggle and their success.
 
Madjiguène’s pathbreaking article, Les Sans-Papiers: Les premiers enseignements (A Woman Draws the First Lesson), is a powerful account of how African women taking their autonomy from men was key to the movement’s direction. Without women’s caring work, how could 300 people, including women and children, sustain themselves for months in occupations and stay together in the face of police and government repression?

Madjiguène wrote: “Every time the battle lost momentum, women met and found initiatives to restart it.”  There is no doubt that Madjiguène, also a mother, would have contributed greatly to that.
 
Consulting with Madjiguène, we translated and publicised her article into English. As organisers against deportation, we shared her perspective: the need for immigrants to be independent of supporters, and of women to be independent of men. We believe that this ground breaking movement in France has helped energise everyone into demanding papers for all regardless of immigration status or country.
 
Madjiguène was a tireless organizer, a powerful speaker and an original thinker who campaigned with immigrants of all nationalities. Without her immense contribution, it is hard to imagine how the Sans-Papiers in France would have remained to this day a point of reference for all those opposing immigration controls and indeed all of us who are looking to build and widen movements for social justice.
 
Madjiguène’s legacy remains a benchmark for today and tomorrow’s struggles as we continue to confront the heartless murderous governments which are causing the deaths of thousands of people crossing borders to escape war, ecological devastation and exploitation. We all have the right to be here. ​

Madjiguène presente! We miss you and cherish your vital contribution. La lutte continue. 
 
Women of Colour in the Global Women’s Strike and Payday men’s network


Subject: Hommage à Madjiguène Cissé du Royaume-Uni
 
Bonjour, nos organisations basées au Royaume-Uni ont connu et travaillé avec Madjiguène. Nous aimerions contribuer à l’hommage que vous lui rendez lors de l’événement du 27 juin en partageant le message suivant.
 
Merci et solidarité internationale.
 
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Nous adressons nos plus sincères condoléances à la famille et aux ami.e.s de Madjiguène Cissé, ainsi qu’à toutes les personnes – avec ou sans papiers – qui ont eu l’honneur de la connaître.
 
Nous avons rencontré Madjiguène pour la première fois en 1996, juste après l’expulsion des Sans- Papiers de l’église Saint-Bernard à Paris, où 300 Sans-Papiers organisaient occupations et grèves de la faim et de diverses manières mobilisaient le soutien pour obtenir le droit de séjour. Elles et ils ont été les premiers à exiger des papiers pour tous et toutes, inspirant les collectifs d’immigrés et le mouvement dans son ensemble. Leur mouvement s’est étendu à toute la France et au-delà.
 
Madjiguène était souvent sur son téléphone portable (c’était nouveau à l’époque) gérant des centaines d’urgences, mais elle trouvait toujours le temps de discuter avec enthousiasme avec les visiteurs sur la situation sur le terrain et sur le soutien nécessaire.
 
L’autonomie des Sans-Papiers – par rapport aux ONG, aux syndicats, à la gauche et aux sympathisants individuels – a été au cœur de leur lutte et de leur succès.
 
L’article novateur de Madjiguène, Les Sans-Papiers : Les premiers enseignements, est un puissant témoignage de la manière dont les femmes africaines ont acquis leur autonomie par rapport aux hommes, un fait déterminant pour l’orientation du mouvement. Sans le travail de soins des femmes, comment 300 personnes, y compris des femmes et des enfants, auraient-elles pu survivre pendant des mois d’occupation et rester ensemble face à la répression de la police et du gouvernement?
 
Madjiguène écrit : “Chaque fois que le mouvement s’essouflait, les femmes se sont réunies et ont su trouver des initiatives qui ont permis de relancer la lutte “. Il ne fait aucun doute que Madjiguène, qui est également mère de famille, y a grandement contribué.
 
En consultation avec Madjiguène, nous avons traduit et diffusé son article en anglais. En tant qu’activistes opposé.e.s aux expulsions, nous partagions son point de vue : la nécessité pour les immigrant.e.s d’être indépendants des soutiens, et pour les femmes d’être indépendantes des hommes. Nous pensons que ce mouvement inédit en France a contribué à dynamiser tout le monde en exigeant des papiers pour tous et toutes, quel que soit le statut d’immigration ou le pays.
 
Madjiguène était une organisatrice infatigable, une oratrice puissante et une penseuse originale qui a fait campagne avec des immigré.e.s de toutes les nationalités. Sans son immense contribution, il est difficile d’imaginer comment les Sans-Papiers en France seraient restés jusqu’à aujourd’hui un point de référence pour tous ceux et celles qui s’opposent aux contrôles de l’immigration et, en fait,pour nous tous et toutes qui oeuvront à construire et à élargir les mouvements pour la justice sociale.
 
L’héritage de Madjiguène reste une référence pour les luttes d’aujourd’hui et de demain, alors que nous continuons à affronter les gouvernements meurtriers et sans cœur responsables de la mort de milliers de personnes qui traversent les frontières pour échapper à la guerre, à la dévastation écologique et à l’exploitation. Nous avons tous et toutes le droit d’être ici. ​ Madjiguène presente ! Tu nous manques et ta contribution vitale nous demeure très précieuse. La lutte continue.
 
Femmes de couleur dans la Grève mondiale des femmes et le réseau d’hommes Payday
 
 
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